Deux femmes tiennent un ruban rose.

Pourquoi implanter un cathéter (DVI) quand on a un cancer ?

C’est le premier geste médical qui intervient très rapidement après le diagnostic. Le cancérologue te dit « on va vous implanter un cathéter sous la peau pour l’administration de la chimio ». Dans la masse des informations que je venais de recevoir, j’ai dit OK, sans comprendre de quoi il s’agissait. De toute façon, avais-je le choix ?

Alors, oui en fait tu as toujours le choix d’accepter ou de refuser. Quel que soit le traitement. Evidemment en rentrant chez moi je regarde sur le web, et je trouve des images un peu effrayantes. Le boîtier se voyait carrément sous la peau avec le tuyau le long du cou. Non seulement j’allais perdre mes cheveux, mes seins, et subir tous ces traitements ! Et en plus, j’allais avoir ce truc affreux, que tout le monde allait voir, pendant des mois, des années peut-être ! Parce que oui, des patients le gardent pendant plusieurs années « au cas où ».

Cancer : Qu’est-ce que le Port-a-cath ou DVI ?

La chambre implantable, le cathéter, le port-a-cath, le DVI ou CCI, tous ces termes désignent la même chose.

J’ai trouvé cette vidéo, qui explique bien, tout en te montrant réellement à quoi ressemble ce Port-a-cath (PAC) plus communément appelé DVI (Dispositif Veineux Implantable).

Dois-je accepter ou refuser l’implantation du DVI pour la chimiothérapie ?

Lorsque tu as toutes les informations, tu comprends que l’implantation de ce DVI facilite l’administration de la chimio pour le personnel, mais aussi et surtout pour toi, et tu ne peux que l’accepter. En effet, ce sont 2 opérations chirurgicales (la pose et le retrait) qui s’ajoutent au protocole déjà bien long. Mais après avoir lu divers témoignages sur le sujet, c’est vraiment un confort pour le patient. Je pense que, dès lors qu’il existe des possibilités pour moins souffrir, il ne faut pas s’en priver.

Certains patients n’ont malheureusement pas pu bénéficier de la pose du DVI. Le cancer était très avancé, et l’administration de la chimio ne pouvait pas attendre. Et bien, ils ont beaucoup souffert, leurs veines étaient très abîmées et douloureuses lors des séances de chimiothérapie.

Comment se passe la pose du DVI ?

J’ai eu une anesthésie locale, donc tu sens tout ce qu’il se passe, ce n’est pas très agréable. Mais l’équipe soignante a vraiment été au top. D’une gentillesse incroyable, ils savent que c’est le début d’un long et difficile parcours. Ils font tout pour te rassurer, te mettre en confiance, pour que cette première étape ne soit qu’une formalité. J’ai eu droit à un peu de protoxyde d’azote (genre de gaz hilarant) qui te détend bien. On m’a même fait choisir une playliste musicale, j’ai choisi du jazz pendant l’opération. Toute l’équipe médicale a apprécié ce choix et décidé d’en écouter plus souvent !

Dois-je me faire accompagner, pour la pose du DVI ?

Oui, je te le recommande. L’infirmière m’a dit que cela n’était pas la peine. Certains patients venaient et partaient en conduisant, et retournaient même travailler en sortant du bloc opératoire. Heureusement que mon mari m’a accompagné et ramené à la maison, car j’avais mal. Je ne me voyais pas conduire 40 kilomètres pour rentrer chez moi, et encore moins travailler. D’autant plus, que je ne pouvais pas utiliser mon bras droit (on te pose le DVI à l’opposé du sein malade). Je n’arrivais pas à ouvrir la portière, porter mon sac à main 👜 (qui est assez lourd j’en conviens), etc.

Quel est le délai entre la pose du DVI et le début de la chimio ?

Je crois me souvenir qu’il a dû s’écouler une quinzaine de jours seulement. Le but étant d’attaquer le plus tôt possible la chimio. De plus, la pose du DVI n’étant pas une grosse opération, elle ne fatigue pas et ne nécessite pas un délai important pour récupérer. Il faut aussi tenir compte des places en chimio, qui, malheureusement, sont rapidement réservées.

Est-ce que le DVI est gênant dans la vie quotidienne ?

Un joueur de tennis.

Oui, un peu. Tu le sens donc tu as peur de l’arracher ! Il ne faut rien porter de lourd juste après l’opération, mais ensuite il faut continuer à faire attention. Aux mouvements amples et brusques, comme la pratique du tennis à proscrire, par exemple. Pareil pour le golf. Tu ne peux pas non plus soulever des poids trop lourds comme en musculation. Et je n’ai pas réussi à dormir sur le côté droit pendant plusieurs mois. Rien de bien grave.

Quelles sont les complications suite à la pose du DVI ?

Comme toute opération chirurgicale, elle comporte des risques, le chirurgien les explique lors de la consultation précédant l’opération. J’ai lu qu’il pouvait y avoir :

  • un hématome,
  • la possibilité que le chirurgien n’arrive pas à le « brancher » à la veine,
  • des risques d’infection,
  • un pneumothorax,
  • une obstruction du cathéter…

Les infirmières vérifient toujours le bon fonctionnement du DVI, qu’il n’est pas bouché, etc. Il existe aussi des complications tardives, c’est la raison pour laquelle je pense qu’il faut éviter de le garder trop longtemps.

Bref, il va falloir t’y habituer, tout au long du parcours de soins, il y aura des risques de complication et d’effets secondaires. Je pense qu’il faut s’informer, les connaître, pour les éviter au maximum en respectant les consignes. À l’époque, j’avais trouvé des explications sur le DVI, données par une infirmière elle-même atteinte d’un cancer. Voici le lien, c’est ce qui m’a rassuré et décidé à accepter la pose du DVI. Le Port-a-Cath expliqué par une IDE/patiente.

Combien de temps doit-on garder le DVI ?

En théorie, il ne sert que pour la chimio, donc dès qu’elle est terminée tu peux l’enlever. Sauf qu’en pratique c’est un peu différent. Mon cancérologue m’a conseillé de le garder encore quelques mois…au cas où. Et puis, il ne voulait pas m’opérer juste pour ça, il serait retiré lors d’une autre opération plus tard pour éviter 2 gestes chirurgicaux.

Garder le DVI en cas de rechute du cancer…

Ensuite, j’étais partagée. D’un côté, j’avais vraiment envie de l’enlever le plus tôt possible. Car je le sentais toujours lors de certains mouvements, il m’empêchait de reprendre une vie normale, et puis il te rappelle sans cesse la maladie. D’un autre côté, j’aurais très mal vécu le fait de l’enlever, puis de devoir le remettre quelques mois plus tard pour refaire de la chimio. Donc j’ai décidé de le garder jusqu’à la fin des traitements, soit environ 18 mois.

Finalement, lors de ma deuxième mastectomie, le chirurgien n’a pas voulu m’enlever le DVI parce que ce n’était pas lui qui l’avait posé. Il m’a expliqué qu’une fois il en avait retiré un à la demande d’une patiente, et qu’au moment de l’enlever il s’était complètement désintégré ! Ce qui a lourdement compliqué l’intervention. Il faut toutefois préciser que la patiente l’avait gardé 8 ans ! Donc, je ne suis pas sûre que cela soit une bonne idée de le conserver très longtemps, cela reste un corps étranger.

Lors de mes cures de chimiothérapie, j’ai rencontré une dame qui avait une rechute d’un cancer du sein 7 ans après, et qui était satisfaite d’avoir gardé son DVI tout ce temps, puisqu’il lui servait pour cette nouvelle chimio.

Personnellement, l’idée de conserver le DVI toutes ces années en me disant que je risque une rechute ne m’aide vraiment pas à aller de l’avant. Je suis bien contente de ne plus l’avoir, ne plus le sentir quelles que soient les positions, je conserve la cicatrice bien sûr pas le choix.

Illustration Vecteurs par Vecteezy Tennis Vecteurs par Vecteezy

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *